Lorsque l’on cherche à faire sa généalogie en Alsace et en Moselle, on se retrouve très vite confronté au problème de lecture de la langue allemande. En Alsace, l’allemand a été pendant longtemps et à différentes périodes la langue utilisée dans la rédaction des registres. Le français ne s’est généralisé que petit à petit, et même lorsque la région était française, durant la période révolutionnaire, certains officiers d’état civil continuaient à rédiger les actes en allemand !
Dans cet article, je vais te donner quelques infos sur ces différentes écritures qui t’aideront à décrypter ces registres.
La Frakturschrift : en mode gothique
Utilisée depuis le XVIe siècle, cette écriture de style gothique provient d’une évolution de la textura (voir ci-contre). Une autre écriture gothique utilisée du XIIIe au XVe siècle et caractérisée par un resserrement extrême des caractères.
Le nom Frakturschrift provient de son aspect brisé ou fracturé. Cela permettait aux mots de prendre moins de place et de rentrer sur une ligne. Écriture prétendue d’origine juive, elle sera utilisée officiellement jusqu’en 1941.
Parmi ses particularités, on peut noter qu’il existe deux types de « s« , leur utilisation dépendra du positionnement de la lettre dans le mot. On constate également que les majuscules de I et J sont identiques. Enfin, les majuscules ne prennent pas de « Umlaut« , on écrira Ae, Oe et Ue au lieu de Ä, Ö, Ü.
À noter que la Frakturschrift sera l’écriture utilisée dans les registres préimprimés de l’état civil allemand.
La Kurrentschrift : la version italique
En Alsace, certains actes de la période révolutionnaire sont rédigés avec cette écriture cursive. Bien que française durant cette période, certains officiers d’état civil ne voulaient pas changer leurs habitudes et écrire en français !
On peut noter quelques différences avec les formes d’écritures latines, notamment avec les lettres majuscules B et C qui ressemblent plus à un L majuscule. Le h minuscule ressemble quant à lui à un f ou et le I majuscule à un J… De quoi s’y perdre !
Considérée, et pour cause, comme difficilement lisible, elle sera abandonnée et remplacée par le Sütterlin.
La Sütterlin : la petite dernière
Mise au point en 1911 par Ludwig Sütterlin, c’est une écriture un peu plus aérée et plus lisible. Son usage ne se développera qu’après la Première Guerre mondiale et sera elle aussi abandonnée en 1941.
Pour aller plus loin, tu peux consulter les articles suivants :
Lire les actes en allemand. Archives départementales du Bas-Rhin. ICI
L’histoire mouvementée de l’écriture Fraktur. Dicopate. ICI
Il existe également de nombreux cours gratuits afin de se familiariser à la paléographie allemande. Je t’invite à consulter le site des archives d’Alsace ICI ou de l’Eurométropole de Strasbourg ICI.