Le baptême et l’ondoiement

Lors de recherches généalogiques dans les registres paroissiaux tu peux trouver les actes de baptêmes, de sépultures, parfois même des obitus (nous y reviendrons dans un prochain article) mais aussi des ondoiements !

Dans cet article je t’explique l’histoire du baptême et de l’ondoiement qui sont intimement liés.


Le baptême chrétien tire son origine de la pratique juive du “mikveh”, un bain rituel destiné à la purification. Les Juifs utilisaient ces bains pour se purifier avant d’entrer dans le Temple de Jérusalem ou de participer à des célébrations religieuses.

L’immersion dans le bain devait être totale afin de purifier le corps qui a été touché par l’impur, évoquant ainsi la purification, la mort et la (re)naissance.

Les chrétiens ont donc repris cette symbolique de mort et de renaissance. La référence étant pour eux, le baptême de Jésus dans le fleuve Jourdain conféré par son cousin Jean-Baptiste.

À l’origine donc, on ne baptisait pas les nouveau-nés. Seuls les adultes recevaient le sacrement du baptême, en même temps que la confirmation et l’eucharistie. Puisqu’il faisait entrer dans une vie nouvelle lavée de tout péché, on attendait bien souvent la fin de sa vie pour le demander. Un peu comme l’empereur romain Constantin qui reçut le baptême sur son lit de mort.

Vers la fin du IVème siècle, une préparation au baptême se met en place : le catéchuménat. Un fidèle chevronné se porte alors garant pour le futur baptisé et devient son guide, c’est l’ancêtre du parrain.


À partir du XIIème siècle les bébés commencent à être baptisés, mais pourquoi, vu qu’ils n’ont commis aucun pêchés ?
La pauvreté, les famines et les guerres poussaient certains parents à tuer leurs nouveau-nés.
Pour protéger ces enfants, les églises réagissent et prescrivent le baptême afin qu’ils bénéficient de la grâce du sacrement dès que possible. Les prêtres doivent alors enseigner à tout chrétien comment baptiser en urgence. Le baptême par effusion remplace alors celui par immersion, on ne baigne plus, on verse de l’eau sur le front.

baptême

Au moyen-âge, le baptême avait généralement lieu dans les trois jours suivants la naissance. La mortalité infantile était telle que les parents qui tardaient à baptiser risquaient « le péril de damnation de leur enfant ».


Rite simplifié du baptême en cas de risque imminent de décès, l’ondoiement consistait à verser l’eau sur la tête du nouveau-né (ablution) en prononçant les paroles sacramentelles : « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».

ondoiement

Selon une doctrine ancienne, le baptême opère le salut et les enfants morts sans avoir été baptisés étaient considérés, à partir du XIIème siècle, comme étant privés de la vision béatifique de Dieu.
En l’absence de baptême l’âme du nouveau-né allait dans les limbes, lieu intermédiaire entre le paradis et l’enfer. À l’époque, cette perspective était une vraie souffrance pour les parents qui ne pourraient pas retrouver leur enfant dans l’autre monde.

Ce rite pouvait être pratiqué par le curé ou la sage-femme (également appelée matrone jusqu’au XVIIIème siècle) à la maison ou sur le lieu de l’accouchement, contrairement au baptême pour lequel l’enfant devait être conduit à l’église paroissiale, d’où des risques accrus pour sa survie en cas de froid ou d’intempéries.

Si l’enfant survivait, il était amené à l’église pour bénéficier du baptême solennel et complet avec tous les rites. Mais même sans le supplément de prières et de cérémonies omises lors de l’ondoiement, le nouveau-né restait malgré tout valablement baptisé.

En pratique, l’ondoiement était peu souvent suivi du baptême car l’enfant mourait la plupart du temps dans les heures ou les jours qui suivaient, la mortalité des nouveau-nés étant autrefois très élevée.


sanctuaire à répit

C’était un lieu saint rencontré en pays de tradition catholique. Selon la croyance populaire, le « répit » est un retour temporaire à la vie de l’enfant mort-né, le temps de lui conférer le baptême avant sa mort définitive. Ce répit n’est possible que dans certains sanctuaires, le plus souvent consacrés à la Vierge.

Le corps de l’enfant était déposé sur l’autel de la Vierge en implorant celle-ci de le ressusciter le temps du baptême. Les récits de l’époque font état de signes de retour à la vie de l’enfant puis à nouveau de sa mort après l’administration du sacrement.

L’enfant rentrait de fait au paradis au lieu d’errer éternellement dans les limbes et pouvait être enterré dans le cimetière.

Dans certaines paroisses, les enfants morts et non baptisés étaient placés dans des logettes creusées dans le sol et situées à l’aplomb du bord de la toiture de l’église. La pluie tombant du ciel, ruisselant sur le toit de l’église sacrée, s’écoulait dans la cavité et purifiait ainsi le corps de l’enfant.

Au bout de quelques mois, on pouvait considérer que la baptême était accompli et il était alors possible d’enterrer l’enfant dans le cimetière.

L’âme de l’enfant pouvait ainsi rejoindre le paradis.


relevailles

La cérémonie de l’amessement (ou relevailles) avait pour but de réintégrer dans le cercle des fidèles une jeune mère ayant accouché et ceci 40 jours après la naissance de l’enfant. Non sans rappeler l’offrande de Jésus au Temple par sa mère Marie. Durant cette période, la mère était considérée comme impure par son mari, et se voyait interdite de s’adonner à ses activités habituelles. Lors de cette cérémonie, la femme était aspergée d’eau bénite par le prêtre afin d’être purifiée.

À partir du début du XVIIème siècle, la cérémonie se tourne plus vers la bénédiction de la mère revenant à l’Église que sur sa purification après l’accouchement. Le prêtre se contentait de poser son étole sur la main de la femme et, par ce geste, il lui permettait de revenir participer aux cérémonies religieuses.

Le mot « relevailles » provient du fait que la femme se « relève » après une période de repos pour rendre grâce à Dieu.

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